Comment s’est déroulée ta saison ?
Ma préparation hivernale commence réellement qu’au mois d’octobre, j’ai toujours beaucoup de travail au mois de Septembre donc je me contente du minimum (footing vélo fractionné). J’ai débuté les cross avec celui d’Aurillac où je gagne et fait une belle course puis dans la même dynamique je fais Dompierre où je fais 2eme. Puis malheureusement je me blesse, j’ai eu une tendinite. Une blessure de vieille ! Celle-ci va me bloquer  1 mois et demi donc la saison hivernale de cross qui avait bien commencé est pliée… dommage car j’avais de bonnes sensations en séance et sur les deux cross réalisés.

Je me projette donc sur la saison estivale avec une bonne prépa toujours avec des entrainements croisés vélo et natation. Je réalise deux bonnes courses de reprise aux deux tours d’interclub (2’15 et 2’10’’09), une de mes meilleures reprises d’ailleurs. J’étais en pleine forme physique, de bonnes sensations et des temps vraiment encourageant sur les séances spécifiques. Puis malheureusement je me blesse début Juin. Une nouvelle tendinite à un genou, nous débutons à nouveau une phase de soins (kiné, ostéo, mésothérapie). Un mois à patienter, l’autorisation de rouler et nager me permette de conserver une forme et la caisse. Puis les compétitions défilent, les autres courent et moi je tente d’être positive sur la suite. Les footings reviennent, on pousse un peu plus, puis on se focalise sur un seul objectif, la dernière course, le meeting de Bron jeudi 11 juillet, une sacrée série. Une série que j’attendais depuis longtemps, une série pour battre mon record.

Donc une énorme satisfaction de ce record (elle réalise 2’07’’94) qui est la belle récompense d’une bataille. Ce qui  me permet sereinement de penser à la suite et d’envisager les championnats de France à St Etienne.

Tu vis, travailles, t’entraines à Aurillac. Tu es licenciée à Vichy. Nicolas de Saint-Rémy qui gère tes plans est à Nice. Pas simple ?
 Et non ! C’est souvent ce qu’on me dit. Mais nous avons trouvé un équilibre et une stabilité qui fonctionne. Je me suis souvent entrainée toute seule, je suis assez autonome. Ce qui ne m’empêche pas d’apprécier qu’on m’accompagne sur certaines séances. Il  y a parfois des moments où la présence physique d’un entraineur peut rassurer et encourager, c’est ce qui me manque parfois. Du coup cela nous vaut quelques heures de téléphone ! J’effectue quelques jours de stage quand cela est possible en hiver et au printemps pour faire un point et travailler techniquement.  C’est cependant moins compliqué que lorsque je faisais du 400m haies.
Mais je suis tellement bien dans mon cantal ! On y vit bien !

Comment abordes-tu ce nouveau rdv aux France ?
Avec plus de sérénité concernant mon état de forme et l’envie de refaire une belle course. Normalement j’aurai au moins un de mes coaches, ma famille et quelques amis. Cela va être un beau moment sportif à partager je pense.

Quelle est ton objectif sur cette compétition ?
Me faire plaisir et courir avec moins de pression qu’à Bron, profiter de ma forme pour être actrice sur ce championnat.  Une série où je vais tout donner quelles que soient les adversaires présentes, qui sait ! L’issue peut en valoir le coup !

Avec ton expérience à ce niveau, cela est-il plus facile à gérer ?
Je connais en effet ce niveau et cette ambiance, côtoyer  les meilleurs, le spectacle, la chambre d’appel, etc... J’ai passé ce cap de spectatrice il y a longtemps cependant sur 800m, ce sont que mes 2eme estivaux (et 1 hivernal) donc cela reste toujours récent.

Comment expliques-tu ton passage réussi du 400mh (record à 57’’62, finaliste aux Elite en 2016) au 800m ?
Suite à de grosses tendinites aux genoux, j’ai dû renoncer aux haies pour ma santé donc un peu à contre cœur car c’est vraiment une discipline que j’aime beaucoup. Donc il y avait une décision à prendre soit je tentais le 800 que je connaissais déjà un peu soit j’arrêtais…. J’ai donc tenté le 800m et prolongé l’aventure. J’en suis très contente, je vis aussi de beaux moments sportifs.

y-a-t-il des points communs entre ces 2 épreuves ?
Le jeu ! Au 4h on s’amuse avec les haies, au 8 on s’amuse avec les autres ! Ca joue des coudes à la différence avec le 400 où chacun garde son couloir et c’est plat ! Quel ennui !

Et puis c’est jamais terminé, au 4h tant qu’on a pas passé la 10eme, c’est pas gagné, au 800 il y a deux tours, rien n’est joué.

Un objectif particulier à court ou moyen terme ?
L’objectif est de bien terminer ma saison et de me faire plaisir à nouveau sur un championnat de France Elite. J’ai encore la chance d’y  participer et sur une autre discipline.

A moyen terme, je n’ai pas forcément d’objectifs en tête, si ma saison hivernale veut bien sourire,  j’aimerai faire un France cross (que je n’ai jamais fait en FFA, une fois j’ai été qualifiée mais je n’y suis pas allée car c’était en doublon avec un autre) et refaire une saison hivernale sur 800.

Après on verra comment mon physique suivra et répondra ! Je commence à me faire vieille !!

Quelque chose à ajouter ?
Je vais faire un grand classique mais tellement important :
Dire un immense  MERCI :
-A Nicolas de St Rémy et Thierry Lauron pour leur investissement depuis de nombreuses années  ( 15 ans !!!) et  Nicolas pour m’avoir amené sur du 8 et un beau record…
-A mon club RC Vichy qui me soutient et  qui a été élu meilleur club de l’année par la FFA quelle fierté !
-A mes kinés qui font en sorte que je sois dans les meilleurs conditions pour réussir et  de qui me remette dans le droit chemin en cas de défaillance du système !
-A mes amis qui me soutiennent et m’entourent beaucoup.
-A Alex, ma famille bien sûr qui sont là au quotidien.                      Et une mention spéciale à mon papa «  ma mascotte » sans qui je  pourrais faire toutes déplacements et avec qui je vis toutes les joies des records !